Qu'est-ce qui vous a poussé à investir dans le projet ? Alfred Conesa, son engagement, sa persuasion. Ce peuple extraordinaire qui reprend espoir grâce à une culture qui l'a fait souffrir. Leurs yeux quand on est venu avec un dépulseur, pour leur montrer que ce n'était pas du vent. Les grandes actions humanitaires ne leur ont pas fait que du bien, ils étaient sceptiques. Il fallait qu'ils sachent qu'ils resteraient maîtres de tout, tout en étant épaulés. Comment cela va se passer ? Un programme d'appui sera mis en place sur deux cycles de trois ans pour faire émerger une filière café organisée dans le respect du commerce équitable. Ensuite, l'indépendance financière et l'autonomisation progressive s'installeront. Les travailleurs seront formés. On va construire les infrastructures nécessaires. Vous prenez des risques ? Le modèle économique du siècle passé est dépassé, peu humain. Nous sommes pour un monde où l'environnement et l'homme, l'équilibre et l'équité, prennent le pas sur la valeur du marché. Oui, j'ai pris des risques, perdu de l'argent, mais j'y crois. Même si je suis un chef d'entreprise de 400 personnes, pas une ONG. Plus de 50 % de nos produits sont issus de ce commerce. J'y ai cru avant qu'il plaise au public et qu'il donne un autre sens à ses achats.