Sara Lee CEO reveals she had stroke; Brenda Barnes recovering, but no other details given
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- Trends /Tendances - Long interview to Brenda Barnes of Sara Lee talking about herself and her career. Propos recueillis par Bert Lauwers et Sjoukje Smedt
Propos recueillis par Bert Lauwers et Sjoukje Smedts
En 1998, elle démissionnait de son poste de CEO chez PepsiCo Amérique du Nord pour passer plus de temps avec sa famille. Voici trois ans, Brenda Barnes est revenue sous les feux des projecteurs en tant que directrice opérationnelle chez Sara Lee ; avant d'être nommée CEO du groupe.
TRENDS-TENDANCES. Nous avons entendu dire que vous étiez timide et n'aimiez pas faire de discours. Pourtant, vous vous aventurez devant un public de lecteurs critiques de Trends-Tendances.
Dans le monde des affaires américain, elle est un concept. Après une carrière de 22 ans chez PepsiCo, Brenda Barnes a rendu son tablier alors qu'elle semblait en passe de devenir la première femme CEO du limonadier à l'échelle mondiale. Sa décision a suscité beaucoup de consternation aux Etats-Unis et a fait éclater un débat national sur le difficile équilibre entre la carrière et la famille. Mais en 2004, elle a opéré son retour en entrant par la grande porte chez Sara Lee, un groupe connu chez nous grâce à des marques comme Douwe Egberts, Senseo, Pickwick et Sanex. Depuis lors, elle parade chaque année sur la liste de Forbes des 100 femmes les plus puissantes du monde. Cette année, elle figurait à la 19e place et les deux années précédentes, elle était dans le top 10. Jusqu'à la cure d'amaigrissement qu'elle a orchestrée chez Sara Lee et qui a allégé le chiffre d'affaires du groupe de 40 %, on ne trouvait nulle part de plus grande entreprise dirigée par une femme.
Cette restructuration qui a ramené l'effectif total de 150.000 personnes en 2004 à 52.000 cette année par la vente et la scission de parties du groupe, est d'ailleurs un exploit, surtout parce qu'elle l'a fait accepter par les travailleurs sans frictions majeures. Mais le succès ne lui est manifestement pas monté à la tête. Agée aujourd'hui de 54 ans, Brenda Barnes est une femme sans chichis qui au cours de notre entretien, a souvent fait retentir son rire franc et généreux.
Brenda Barnes. C'est vrai. Je n'aime pas être un personnage public mais je réalise que mon rôle chez Sara Lee l'exige. Je me force donc à surmonter ma timidité et je crois que j'y parviens assez bien. Je maintiens néanmoins qu'il est préférable d'écouter que de parler.
Puisque nous parlons de vos points faibles, pouvez-vous nous énumérer les autres ?
J'ai beaucoup de défauts. J'aime bien savoir tout ce qui se passe, par exemple. Cela semble être un point fort jusqu'à ce qu'on creuse trop profondément dans les dossiers. Les collaborateurs se mettent vite à penser que vous voulez trop vous mêler de tout. Je ne crie pas, il n'y a pas place pour ce genre de comportement dans le monde des affaires. On doit pouvoir défendre son point de vue sans être irrespectueux. Mon équipe sait quand je suis irritée. Les mots que j'utilise et mon intonation le leur indiquent. Qu'est-ce qui me dérange ? Quand quelqu'un ne montre pas tout ce qu'il a dans le ventre, cela me déçoit. Tout comme les gens qui se plaignent sans proposer de solution. Je sais naturellement que tout ne tourne pas à la perfection. Je connais les problèmes. La question est : comment y remédier ? Je veux qu'on me propose des alternatives car je n'ai pas moi-même réponse à tout.
Quels sont alors vos points forts ?
Ce serait plus chouette si d'autres vous le disaient. Mais je sais bien collaborer avec des gens de différentes origines. Mes parents m'ont appris à traiter tout le monde avec respect. C'est pourquoi je suis capable de composer de bonnes équipes pour effectuer le travail. Tout le monde a un ego, moi aussi mais cela ne m'a jamais détourné de ma voie. Quand les copines de ma fille me rencontrent, elles ne veulent pas croire que je suis un CEO parce que je me comporte de façon tellement normale !
Vous laissez tout l'honneur du succès à votre équipe ?
Le succès que j'ai récolté au fil des années repose en effet sur mes collaborateurs. Ils ont travaillé dur et m'ont ainsi placée sous un éclairage favorable. C'est pourquoi je n'ai jamais eu peur de composer des équipes avec des gens plus intelligents que moi ou qui disposent de plus de compétences. C'est à moi qu'il incombe, en tant que patron, d'entretenir la motivation de ces collaborateurs, de chercher à tirer d'eux le maximum d'énergie. Par ailleurs, c'est presque par hasard que j'ai gravi les échelons au sein des entreprises.
Cela, nous ne le croyons pas. N'aviez-vous pas de plan au début de votre carrière ?
Honnêtement, non. En revanche, j'avais une éthique du travail qui m'avait été inculquée dès l'enfance. Avec mon père qui était ouvrier d'usine, ma mère et mes six s£urs, j'ai grandi à Chicago. Mes parents n'avaient pas fait d'études supérieures mais ils étaient en avance sur leur temps et estimaient que mes s£urs et moi pouvions faire ce que nous voulions. Et nous nous sommes battues comme le font les filles (rire). Etant la troisième des sept enfants, je n'étais pas à même de dominer ou diriger mes s£urs.
Quand avez-vous su que votre avenir se trouvait dans le monde des affaires ?
A 15 ans, j'ai eu mon premier boulot. Chez un fleuriste où j'ai travaillé jusqu'à la fin de mes études universitaires. C'est là que je suis vraiment tombée amoureuse du monde des affaires. Ce magasin réalisait à l'époque un chiffre d'affaires de 3 millions de dollars. J'ai passé une grande partie de mon temps à convaincre le propriétaire d'appliquer mes projets pour accroître les ventes. J'aime beaucoup la compétition. Quant à savoir d'où me vient ce penchant, j'avoue que je n'en sais trop rien.
Mais comment passe-t-on d'un fleuriste chez PepsiCo ?
Cela n'a pas été facile de trouver un emploi à la fin de mes études. Pour rembourser mes emprunts, j'ai même travaillé dans l'équipe de nuit d'un bureau de poste. Jusqu'à ce que je puisse commencer au bas de l'échelle chez Wilson Sporting Goods, qui appartenait à PepsiCo. A force de travail, je me suis hissée jusqu'au département marketing pour les produits de tennis et cinq ans plus tard, je partais à Dallas pour travailler chez Frito-Lay, qui appartenait aussi à PepsiCo, avant de déménager vers la division des boissons rafraîchissantes. Avant d'avoir pu vraiment me familiariser avec un emploi, je me suis retrouvée dans un autre, puis encore dans un autre, jusqu'à ce que j'arrive finalement au sommet. En fin de compte, je suis restée 22 ans chez PepsiCo et il n'y en a pas beaucoup qui peuvent en dire autant.
En 1998, vous avez brusquement plié bagage.
C'est vrai. Ma carrière m'obligeait à déménager souvent. C'est un élément qui a influencé ma décision. La principale raison était que je voulais passer plus de temps avec mes trois enfants. Sinon, ils auraient quitté la maison avant que j'aie pu m'en rendre compte. Quand je suis partie de chez PepsiCo, j'étais préparée à ne plus recevoir d'offres d'emploi et je me serais sentie parfaitement heureuse dans le rôle de mère au foyer.
Il y a trois ans, vous avez à nouveau opté pour un emploi très absorbant chez Sara Lee. En aviez-vous assez de la famille ?
Soyons clair : je n'étais pas à la recherche d'un emploi. Quand les enfants sont devenus plus grands et ont eu moins besoin de ma présence, j'ai commencé... (ses doigts tambourinent impatiemment sur la table). J'ai beaucoup d'énergie et j'ai réalisé que je n'étais pas trop vieille et que j'avais encore quelque chose à offrir aux entreprises. J'aurais donc de toute façon trouvé quelque chose. C'est juste que je ne savais pas encore quoi. Un chasseur de têtes m'a proposé de rencontrer le président du conseil d'administration de Sara Lee et après quelques entretiens, j'ai eu la possibilité de devenir directrice opérationnelle. Un siège dans le conseil d'administration ne me disait plus rien à ce moment-là, je voulais à nouveau une fonction à temps plein. Ce ne fut toutefois pas facile de me remettre à prester de longues journées de travail, à dormir peu et à beaucoup voyager. Je n'aurais pas fait ce choix si mes enfants ne m'avaient pas soutenue à 100 % ou si j'avais senti qu'ils en seraient malheureux.
Conseillez-vous à vos enfants de marcher sur vos traces ?
Non. Mon fils aîné étudie l'économie et ma fille s'oriente aussi dans cette direction mais ils ne le font pas parce que je les y ai poussés. Ils doivent chercher leur propre voie et je les soutiendrai quand ils l'emprunteront. Si je déconseille à mes enfants de faire la même chose, cela ne signifie pas que je regrette mes décisions. Je ne regrette rien et j'ai eu beaucoup de chance. J'ai fait la connaissance de gens fantastiques, j'ai gagné de l'argent, je peux assurer l'entretien de ma famille. Il y a naturellement des choses que j'aurais faites autrement ou mieux et j'ai commis des erreurs mais j'en ai tiré des leçons.
Quelles erreurs avez-vous commises ?
Au début de ma carrière, quand je travaillais chez Wilson, le concurrent Prince a sorti une plus grande raquette de tennis sur laquelle il avait un brevet. Nous avons essayé de trouver une riposte en produisant la nôtre mais nous avons totalement raté notre coup. Je peux aussi vous citer une liste de produits, notamment d'autres raquettes de tennis, qui ont été de vrais fiascos mais que nous avons lancés malgré tout sur le marché. Chez Sara Lee, nous devons aussi essayer des choses et prendre des risques. Sinon, nous ne parviendrons pas à progresser et à nous imposer. Bien qu'ils soient bons, certains produits ne marcheront pas du tout. C'est comme ça, il faut s'y faire.
Y a-t-il des erreurs que vous ne commettez plus depuis votre interruption de carrière ? En d'autres termes, êtes-vous devenue une autre sorte de leader ?
Je n'aurais pas pu exercer cette nouvelle fonction si je n'avais pas interrompu un moment mes fonctions opérationnelles. Dans les conseils d'administration, j'ai appris comment d'autres traitent les problèmes délicats, quels sont les défis stratégiques des entreprises, comment fonctionne un conseil d'administration efficace. J'ai tout vu sous un autre angle et je réalise mieux à présent comment un conseil d'administration peut vous aider à progresser. Dans ce sens, je suis devenue un meilleur leader.
N'en avez-vous pas encore assez de passer des nuits blanches ?
Cela ne m'arrive jamais. Heureusement (elle rit) !
Et d'avoir trop peu de loisirs ?
Ce sont en effet des temps assez agités. Après 27 ans de mariage, mon mari et moi venons d'ailleurs de décider de divorcer et cela a été pénible. Outre mon travail, ma famille continue à recevoir la plus grande part de mon attention. Le lien avec mes six s£urs est très étroit, tout comme le lien avec mes enfants, bien qu'ils soient presque prêts à voler de leurs propres ailes aujourd'hui.
Vous ne quitterez donc à nouveau le monde des entreprises qu'à la naissance des vos petits-enfants ?
Avant qu'on en arrive là, je serai probablement tellement vieille qu'il faudra que je m'en aille (rit).
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