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Kraft prêt à se lancer dans des acquisitions (Kraft ready for buyouts

- Le Figaro - Kraft is going to separate from parent company Altria. In the near future, the US company wants to make market buyouts. Un groupe multimarque


- Le Figaro -

Kraft is going to separate from parent company Altria. In the near future, the US company wants to make market buyouts.

Un groupe multimarques

Chiffre d’affaires 2006 : 34, 60 milliards de dollars (dont 66 % aux États-Unis et 3 % en France).

Collaborateurs : 94 000 salariés (1 200 en France).

175 usines dans 70 pays (2 sites en France, à Strasbourg et à Montpellier).

Marchés : numéro deux mondial du chocolat derrière Nestlé ; numéro un mondial sur le segment des tablettes.

Principales marques : Côte d’or, Milka, Suchard, Toblerone, Daim, Carte Noire, Jacques Vabre.

IRENE ROSENFELD, sémillante patronne du groupe Kraft, quatrième groupe agroalimentaire mondial, a du pain sur la planche. À compter d’aujourd’hui, ce groupe propriétaire d’une cinquantaine de marques (Maxwell, Carte Noire, Milka, Oreo, Toblerone), fondé en 1903 par James Kraft qui débute avec un commerce de fromages, se sépare de sa maison mère, le groupe Altria (Philip Morris, Marlboro). Altria va distribuer 0,7 action Kraft pour chaque action Altria détenue. Accolé au cigarettier, les marges de manoeuvre de Kraft restaient limitées.

L’action du groupe agroalimentaire plongeait à chaque procès impliquant Philip Morris ou Marlboro. Jouissant d’une nouvelle autonomie, Irene Rosenfeld devrait commencer par donner un nouvel horizon stratégique à ce groupe qui dispose de plus de 50 marques, 175 usines et 94 000 employés dans 70 pays. Leader dans le chocolat, le groupe est également présent dans la confiserie, le biscuit, les sauces, les fromages, les plats cuisinés. «  Avant de commencer à procéder à des acquisitions, le management de Kraft va devoir faire un tri dans son portefeuille de marques », souligne un concurrent qui insiste sur le fort tropisme américain du groupe (66 % du chiffre d’affaires).

Pourtant, des dossiers pourraient atterrir assez vite sur le bureau d’Irene Rosenfelfd, classée au 25 e rang des femmes les plus puissantes au monde par le magazine Fortune. Car, concomitamment à l’annonce de la scission du groupe Altria, le britannique Cadbury Schweppes procède à une opération identique pour ses activités américaines. Celles-ci vont être scindées en deux entités avec dans la première, le chocolat et la confiserie (Cadbury, Hollywood, Stimorol, Dairy Milk) et, dans la seconde, les boissons (Seven Up, Snapple, Canada Dry et Dr Pepper). «  Une scission qui annonce quasiment la vente des actifs américains avant la fin de l’année  », remarque un concurrent. «  Kraft regarde déjà le dossier confiserie  », souligne un banquier qui valorise cette activité à 12 milliards d’euros.

Un rachat qui entraînerait néanmoins des situations de monopoles, notamment au Royaume-Uni. Ce dossier pourrait également intéresser le groupe Hershey, numéro un aux États-Unis dans le chocolat. «  Ce groupe dispose de marques et de marchés très complémentaires de ceux de Cadbury  », souligne un analyste pour qui la structure de contrôle de Hershey - il est détenu à hauteur de 30 % d’une fondation qui détient 60 % des droits de vote - rend les acquisitions plus délicates.

Blackstone favori pour les boissons

La partie boisson de Cadbury Schweppes est plutôt la cible des fonds d’investissement que des industriels. Le fonds Blackstone, déjà copropriétaire des actifs européens d’Orangina Schweppes, est aujourd’hui favori pour la reprise de ces actifs valorisés 7 à 8 milliards d’euros. Les géants du secteur, Coca-Cola et Pepsi, sont empêchés par un risque monopolistique évident.

En outre, les sodas dégagent encore des cash-flows importants mais leur marché est en berne outre-Atlantique. «  À moins de développer la niche des soft-drinks sains, les sodas ont moins la cote aux États-Unis en raison du lobbying très puissant des nutritionnistes  », souligne un acteur du secteur.

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