Coffee & Social Impact / CSR

Les planteurs de café brésiliens s\'adaptent au développement durable (Brazilian coffee growers adapt to sustainable development)

- Le Figaro - Piece of news on the activity carried out by Rainforest Alliance in the Brazilian coffee district of Minas Geras. The aim is the highest poss


- Le Figaro -

Piece of news on the activity carried out by Rainforest Alliance in the Brazilian coffee district of Minas Geras. The aim is the highest possible diffusion of sustainable farming.

La fazenda Recanto et la fazenda Lambari ont entrepris de faire certifier leur café par l'ONG Rainforest Alliance.

À perte de vue, les collines ondulent en vert. Ici les plans de caféiers s'alignent dans un ordre parfait, là les terres sont réservées à d'autres cultures telles que le soja, ailleurs la forêt a gardé tous ses droits. Depuis 21 ans, Afrânio et Maria Paiva dirigent la fazenda Recanto. Une ferme d'un peu plus de quatre cents hectares, dans la famille depuis quatre générations, dont un tiers consacré au seul café. Une de ces grandes exploitations situées dans le sud de l'état du Minas Gerais l'un des hauts lieux du café brésilien.

À première vue rien ne la distingue des exploitations voisines. Pourtant, cette ferme produit depuis un an un café certifié par l'ONG américaine Rainforest Alliance ce qui implique le respect d'un cahier des charges précis en matière sociale, économique et environnementale. «  C'est notre acheteur espagnol qui nous a proposé de souscrire à la certification pour une agriculture durable » , explique Maria. Avantages ? « Vendre le café un peu plus cher mais également améliorer les méthodes de management et obtenir une garantie de qualité et de sérieux » .

Un sésame suffisamment précieux pour que le couple n'ait guère hésité à y souscrire ce qui suppose de financer l'audit effectué par l'association Imaflora (relais de Rainforest Alliance au Brésil) sans avoir aucune garantie d'obtenir l'imprimatur en retour. Pour être certifié, il faut obtenir au moins 80 points sur cent. « Et chaque année, ce score doit s'améliorer pour garder le viati que » , précise Marina Piatto, l'une des responsables d'Imaflora.

Critères éliminatoires

La norme est composée de dix principes qui se déclinent chacun de façon très détaillée. Il existe également une série de critères éliminatoires : sans système de traçabilité des produits phytosanitaires, sans assurance que les salariés touchent au moins le minimum légal ou encore qu'il n'y a pas de culture transgénique, pour ne citer que ces exemples, il est inutile de postuler. Lina Inglez de Souza qui représente la fazenda Lambari en a fait les frais lors de sa première demande.

« Nous pensions avoir remp li tous les critères car nous avions déjà d es certifications pour la culture du café. Nous n'avions pas vu que le rejet des eaux usées dans les cours d'eau était un critère éliminatoire, Or c'était la pratique pour la quarantaine de maisons installées sur l'exploitation » , raconte la jeune femme dans un français parfait. « Notre première demande a été rejetée et nous n'avons pu souscrire à la certification qu'après avoir installé une station d'épuration sur la propriété » .

Mais peut-on considérer ces critères comme vraiment sérieux dès lors que certains d'entre eux, telle que l'interdiction d'embaucher des enfants de moins de quinze ans, ne font que reprendre les normes internationales ? « Non seulement certaines fermes ne respectent pas ces normes mais nous y ajoutons beaucoup d'exigences en matière de sécurité au travail et d'hygiène » , poursuit Marina Piatto.

De leur côté, les grandes entreprises qui commercialisent du café trouvent dans ces produits certifiés un intérêt évident. Certes, ils s'achètent un peu plus cher, mais elles font le pari qu'un label de produit durable est très favorable à leur image. « Cela correspond aujourd'hui à une attente grandissante des consommateurs » ajoute Bruno Luisetti, président de Kraft France (Jacques Vabre, Grand Mère, Carte noire...). « C'est moins un élément de différenciation par rapport aux autres marques qu'un must » , ajoute Chrystel Barranger directrice du marketing café chez Kraft.

Il est vrai également que les grandes entreprises ont été doublement aiguillonnées. Lorsqu'elles ont vu que les produits du commerce équitable et notamment le café gagnaient des parts dans un marché plutôt en récession, et surtout, lorsque des enseignes telle que Wal Mart leur ont demandé ce qu'ils faisaient en matière de développement durable, elles ont compris qu'elles devaient agir. « En 2005 nous avons acheté 6000 tonnes de café certifié, aujourd'hui nous sommes à 20 000 tonnes » explique-t-on chez Kraft et l'objectif de l'entreprise est bien de poursuivre dans cette voie.

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