- Le Temps -
Piece of news reporting the comparison between the new espresso capsule Forza by Sara Lee and Nespresso\'s Arpeggio. The final judgement is that Arpeggio has a more balanced and defined taste.
Ni moulin, ni sacs de café vert, ni effluves de torréfaction: la dégustation organisée à la rédaction du Temps l’a été avec les infrastructures d’un bureau lambda: une machine Nespresso, des tasses neutres et un crachoir.
Un seul expert a accepté d’évaluer les dosettes concurrentes à celles de la filiale de Nestlé. Ce spécialiste du café et de la dégustation a notamment travaillé pour le géant de Vevey voici plus de dix ans; aujourd’hui dans le négoce, il traite avec tous les acteurs du marché et a souhaité demeurer anonyme.
Nous avons choisi d’évaluer des cafés comparables lors d’une dégustation à l’aveugle de deux dosettes concurrentes: d’une part, Arpeggio, de Nespresso, décrit comme un pur arabica d’Amérique du Sud et centrale (C1) et d’autre part Forza, de L’Or/Sara Lee (C2), décrit 100% arabica, sans indication de provenance sur l’emballage.
Première évidence, visuelle. La mousse du C1 est «onctueuse, épaisse, dense, d’une belle couleur foncée», selon le goûteur, alors que celle du C2 est «beaucoup plus pâle, moins onctueuse, plus légère».
Au nez, le premier est très aromatique, plein, extrêmement riche. «On sent les cafés d’Amérique centrale de haute qualité, voire peut-être d’Afrique de l’Est.» Le second est «plus léger au nez, moins typé expresso italien, offre moins de plénitude.»
Après la vue et l’odorat, que donnent en bouche les deux échantillons? Le dégustateur procède par aspirations bruyantes «afin de vaporiser toutes les parties de la langue et du palais en même temps, pour percevoir tous les arômes tactiles». Après quoi, il aspire un peu d’air par le nez et expire afin de percevoir les parfums par rétro-olfaction. Recrache et répète l’opération plusieurs fois.
C1 se révèle d’une intensité «étonnante»: il est rare, selon notre expert, de parvenir à cette puissance avec de purs arabicas uniquement. Dans un mélange, l’arabica, sa part noble, va déterminer l’acidité et les arômes, alors que le robusta va apporter le corps, la plénitude, l’aspect lourd en bouche. A cela s’ajoutent «des notes fleuries et une pointe d’acidité, à la fois une grande finesse et une belle puissance». Et C2? Il a «l’acidité propre aux arabicas, mais de moindre qualité, probablement du Brésil, avec des notes métalliques, et n’est sans doute pas uniquement issu de fully washed». Le café est traité, après cueillette, selon deux méthodes différentes. La méthode humide (fully washed) qui produit des cafés de qualité supérieure: la récolte, entièrement lavée, fermente. Dans la seconde méthode, la récolte sèche au contraire naturellement, sans qu’il y ait fermentation, donnant naissance à des cafés de moindre complexité.
Verdict de notre spécialiste? Issu d’arabicas plus ordinaires, C2 (Forza, de L’Or, 42 centimes acheté en France voisine) est «peu équilibré». Alors que C1 (Arpeggio, de Nespresso, 50 centimes) est «corsé, puissant, long en bouche et très équilibré». Bref, «un supercafé qui vaut largement la différence de prix»!