Nespresso envoie George Clooney et John Malkovich au paradis (Nespresso to send George Clooney and John Malkovich to heaven)

Pour le quatrième opus de sa saga amorcée en 2006, Nespresso associe à l'ambassadeur mondial de la marque, George Clooney, la star hollywoodienne John Malkovich. Une manière d'élargir le territoire de sa communication.

 « Il fallait que nous ayons une idée qui ne déçoive pas le public, et emmener les spectateurs sur un territoire inattendu et nouveau », commente le réalisateur Robert Rodriguez (« Sin City », « Desperado »…). De fait, pas l'ombre d'un flirt dans le nouvel opus de la saga Nespresso (groupe Nestlé), orchestrée en Europe, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Asie, par l'agence McCann Paris, « lead agency ». Certes, l'acteur et réalisateur George Clooney, ambassadeur mondial de la marque depuis 2006, est toujours aussi sexy dans son rôle de séducteur antihéros. Certes encore, le scénario, comme d'ordinaire, s'amorce dans l'un des très cossus magasins Nespresso, où la marque a repris sans état d'âme mais avec beaucoup d'efficacité les codes traditionnels de la parfumerie et de l'oenologie : présentation luxueuse du produit, dégustation des grands « crus », distribution en circuit sélectif… Mais là s'arrête la comparaison. Car, pour le quatrième épisode de la saga démarrée le 6 novembre, la marque Nespresso a associé à George Clooney, une star hollywoodienne du même calibre : John Malkovich en personne. Le séducteur d'« Urgences » aux côtés de celui des « Liaisons dangereuses »… Ou le charme spontané contre l'ambiguïté souriante. Après qu'un piano a chuté malencontreusement du ciel sur la tête de George Clooney, ce dernier se retrouve propulsé dans un paradis dont John Malkovich est le gardien sourcilleux. S'amorce alors une rude négociation : une nouvelle vie pour Clooney, contre sa toute nouvelle machine à café Nespresso. Les internautes ont été invités à participer, comme dans le précédent opus, à la chute finale.

Un cachet top secret

Quant aux deux stars, elles se ­connaissent fort bien puisqu'elles ont partagé l'affiche du dernier film des frères Coen, « Burn after Reading ». Sans surprise, leur cachet est classé top secret, tout comme le montant de la campagne. Quatorze mois de gestation, 90 scripts, 6 scénarios soumis à George Clooney, qui a collaboré à l'écriture finale… Nespresso a sorti les grands moyens. Il est vrai qu'avec 17 % de part de marché en volume sur le plan mondial en juillet 2009, dont 19,6 % en France (contre 27,7 % en valeur) et, enfin, un chiffre d'affaires dépassant pour la première fois, fin 2008, 2 milliards de francs suisses, Nespresso a les moyens de ses ambitions : contrer ses concurrents Senseo, Lavazza ou Tassimo… et notamment en étendant son territoire de communication, via l'emploi inattendu d'une star pointue comme l'est John Malkovich. D'autant que le contrat de George Clooney, renouvelé en juin 2009, s'achève dans deux ans.