Les ventes de la filiale du suisse Nestlé ont encore enregistré une progression proche de 30 % en 2009. Malgré la crise. Nespresso conserve le leadership de la croissance des activités du groupe.
Etanche à la crise ? Sans nul doute si on s'en tient aux scores estimés par Nespresso pour l'année 2009. Les résultats définitifs ne seront pas publiés avant le mois de février avec ceux de la maison mère Nestlé, mais d'ores et déjà Richard Girardot indique que les ventes de la filiale qu'il dirige ont encore réalisé une croissance à deux chiffres. Légèrement inférieure à 30 %. Un record impressionnant dans la conjoncture économique actuelle, même s'il marque un fléchissement par rapport à 2008, où la hausse avait atteint 34 %, contre 40 % en 2007. C'est la troisième année consécutive que Nespresso augmente son chiffre d'affaires de 500 millions de francs suisses (331,4 millions d'euros). Au total, les ventes de la marque devraient totaliser 2,7 milliards de francs suisses en 2009. Les dosettes, rendues célèbres par l'acteur américain George Clooney, sont désormais vendues 35 centimes d'euro à l'unité, soit 5 % de plus. Même à ce niveau de prix, ce ne sont pas les plus chères sur le marché. Elles sont devancées par le café italien Illy, dont la stratégie repose sur une image très haut de gamme et une technologie très sophistiquée. « C'est la première hausse de prix que nous appliquons en quatre ans. Il n'y en aura pas d'autre en 2010, sauf événement imprévisible. Les augmentations de tarif annuelles ne font pas partie de notre plan de développement », commente Richard Girardot. Le patron de Nespresso reconnaît cependant que les cours du café, devenus éminemment imprévisibles depuis deux ans avec l'arrivée de fonds spéculatifs dans le secteur, compliquent la gestion. « Nous nous efforçons de lisser les à-coups des cours de la matière première », ajoute-t-il.
Ouverture de marchés
Nespresso a considérablement augmenté sa production de dosettes en 2009, de 3 milliards d'unités à près de 5 milliards grâce à l'entrée en plein régime de la deuxième usine créée à Avenches, dans le canton du Vaud (Suisse). Ce site doit à terme permettre de fabriquer 9 milliards de dosettes. « Nous avons accru notre présence partout et ouvert de nouveaux marchés », précise le dirigeant. Nespresso a ajouté le Mexique et la Corée à ses clients au cours des derniers mois. Toujours en progression, la France demeure le premier marché. La partie est plus difficile aux Etats-Unis, même si, là aussi, la marque connaît une croissance à deux chiffres en 2009 après un deuxième semestre de l'an dernier de crise. « Les résultats sur le marché américain sont moins bons que nous ne l'espérions », constate Richard Girardot. Pour enrayer ce moindre succès, Nestlé a décidé de renforcer les efforts de promotion outre-Atlantique et d'y étendre sa présence en ouvrant de nouvelles boutiques à New York, Boston, à Miami et à Montréal ainsi que des points de vente dans certains magasins, comme Bloomingdale's.